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Le mariage à distance et les pièges à éviter

Le mariage à distance et les pièges à éviter

Dans l'Islam, Allah (T) a facilité les formalités du mariage tout en rendant le divorce plus difficile. Rien de plus normal, car si les nombreux textes religieux mettent l'accent sur les mérites du mariage comme un acte hautement recommandé et fréquemment encouragé, en revanche, ils présentent le divorce, comme étant "le plus détestable des actes licites".

Bien qu'il soit recommandé et d'usage que le contrat de mariage se déroule en présence de deux témoins et sous la direction d'une autorité religieuse, cet acte peut légalement être établi uniquement par les deux intéressés, le futur époux et la future épouse, sans besoin d'autorité religieuse ni témoins. En effet, après avoir fixé la nature ou le montant du cadeau du mariage (la dot) d'un commun accord, il suffit que la femme prononce la formule : "zawwajtuka nafsî 'alâ-ç-çidâq-il-ma'lûm" (je me suis marié à toi sur la base de la dot fixée) et que l'homme réponde : "qabiltu-t-tazwîja" (j'ai accepté l'alliance). A la suite de quoi, le contrat de mariage est considéré comme valable et légal, et chacun des deux conjoints se doit de se sentir lié aux obligations, devoirs et droits qui découlent de ce contrat. Le couple restera donc lié par le mariage tant qu'il n'y aura pas un divorce légal, fait devant deux témoins, et ce même si le mariage n'est pas consommé ni concrétisé par une vie sociale commune.

De nos jours, avec la généralisation de la communication à distance par internet et téléphone, beaucoup de jeunes gens et de moins jeunes, notamment dans les sociétés occidentales, font connaissance sur un forum de discussion, passent des heures à discuter et à se faire mieux connaître, échangent des photos, des adresses électroniques et des numéros de téléphones, finissent par sympathiser et décident de s'engager par mariage pour concrétiser leurs sentiments, en attendant les circonstances qui leur permettraient de se réunir définitivement pour matérialiser leur union. Ils prononcent donc par téléphone respectivement les formules légales du contrat de mariage, et les voilà déclarés mari et femme devant Allah, lors même que ce mariage n'a pas d'existence concrète, ni n'est reconnu par les autorités officielles (non religieuses) ni par aucun témoin. Donc si la femme, décide un jour d'oublier ce mariage resté théorique, sans demander le divorce à son mari (absent, et loin) ou en le lui demandant mais sans l'obtenir, et se remarie pour de bon avec un homme qu'on lui propose, elle se met dans une situation dramatique et presque inextricable, surtout lorsque des enfants naîtront de ce mariage. Car tout d'abord, le nouveau mariage, même officiel et fait par une autorité religieuse (qui ignore l'existence de son mariage par téléphone), est illégal et assimilé à de l'adultère. La femme devient coupable devant Allah et comptable de cet acte illégitime. Si le nouveau "mari" est au courant du précédent mariage (à distance), il devient autant que la femme, fautif devant Allah. Et s'il ne le sait pas c'est la femme qui assume la responsabilité de sa situation illégitime. Si en outre ce couple a mis au monde un enfant, celui-ci devient un enfant à la légitimité douteuse pour ne pas dire un enfant franchement illégitime. Peut- elle résoudre ce problème, si elle décide de se mettre en règle avec Allah ? La première chose à faire est évidemment de divorcer avec le "mari" illégitime et de demander à son mari légitime de procéder au divorce en lui expliquant la situation. Supposons que le mari légitime accepte et fasse légalement le divorce. Le drame familial n'est pas terminé pour autant, car la femme n'a plus le droit de se remarier légalement avec le père de son enfant, étant donné que selon la loi islamique, si un homme s'accouple avec une femme mariée, n'a plus le droit de se marier avec elle, lors même qu'elle devient libre : elle lui devient définitivement interdite. Donc si cet homme veut rester en règle avec Allah, il n'a d'autre choix que se séparer définitivement de la mère de son propre enfant

Certes, la femme pourrait cacher l'existence de ce mariage "théorique" et oublié mais légal, pour sauver sa nouvelle vie conjugale et familiale, ainsi que sa réputation et celle de son mari et ses enfants illégitimes, à supposer que le mari légal ne le divulgue pas. Mais le jour où elle pensera à la tombe, à la vie eschatologique et au Jour de la Résurrection, elle vivra l'enfer sur terre et subira des supplices moraux difficilement supportables. Car non seulement elle sera comptable de son péché envers elle-même, mais aussi de son péché envers son mari et ses enfants illégitimes. Et si, ne supportant pas de garder pour elle ce grave péché, elle décide de le divulguer et de confesser, elle détruira sa vie familiale et exposera à la souffrance l'existence de ses enfants et de leur père.

Il est donc important de ne pas utiliser cette facilité de mariage à mauvais escient ou d'y recourir à la légère, sans penser au drame qu'il pourrait engendrer en raison de la difficulté du divorce, lequel, contrairement à l'acte de mariage, ne dépendra pas d'elle mais du mari. Il est normal que le mariage attire la femme et qu'elle se trouve appâtée par la facilité de sa conclusion sans penser à ses conséquences qui pourraient être infernales, étant donné que l'idée du divorce ne frôle pas l'esprit au moment de la conclusion du mariage. Il suffit que la femme accepte ce genre de mariage et que, si une heure plus tard, elle découvre un défaut grave à son goût chez son mari - à travers les échanges de leurs idées et des détails de leur vies respectives - et décide d'annuler cette alliance alors que le mari refuse le divorce, pour que son existence se transforme en drame, car tant que son mari refusera d'effectuer le divorce, elle ne pourra pas se remarier légalement. Elle risquera de rester suspendue ou enfermée dans un cruel dilemme : soit se remarier et fonder un foyer sans obtenir le divorce de son mariage «théorique», et là c’est l’Enfer dans l’Au-delà, pour la transgression de la Loi divine, et peut-être même la vie infernale dans ce monde si elle craint Allah, car elle vivra toujours le tourment et avec un sentiment de culpabilité devant le spectre du châtiment éternel qui l’attendra; soit Se priver de son droit le plus élémentaire: le droit à la vie conjugale, à avoir des enfants etc.

A suivre

révision et correction m.n.

Tag(s) : #mariage, #internet
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